Les plus bas revenus souffrent du manque de redistribution des richesses

09 janvier 2019
Actualité

Le gouvernement aide de moins en moins les travailleurs de ce pays à sortir de la pauvreté grâce à la redistribution des richesses. Pire, il contribue pour une large part à faire basculer une partie de la population dans la pauvreté. C’est ce qui ressort d’une récente étude de la KUL.

Une nouvelle étude* de la KUL s’est penchée sur l’évolution de la situation de la classe moyenne inférieure en Belgique, ces 30 dernières années. Cette classe comprend les tranches de revenus les plus basses. Elle représente environ 18% de la population belge, un chiffre stable depuis les années 2000.

En comparaison, le nombre de personnes en situation de pauvreté a lui fortement augmenté : de 9,8% en 1985 à 15,9% en 2016.

Quels sont les constats ?

La part que représente les familles monoparentales et les personnes isolées dans ce groupe a quasi triplé en 20 ans. On y retrouve aussi des personnes de plus en plus âgées.

Les travailleurs de cette catégorie voient leurs salaires augmenter moins vite que ceux ayant des revenus plus élevés.

Cette catégorie de revenus est une catégorie de « passage » ou la mobilité sociale est la plus grande : soit on s’en sort et on grimpe les échelons de la société (34%), soit on tombe dans la pauvreté (21% - principalement les personnes peu éduquées, les locataires et les chômeurs)

La redistribution des richesses s’amenuise

L’enquête établit que par rapport à 1985, l'effet de la redistribution des richesses a drastiquement changé. A cette époque, après redistribution, 33% des personnes en situation de pauvreté et 34% des personnes dans la classe moyenne inférieure voyaient leur situation s’améliorer. En 2016, ces proportions ont chuté respectivement à 28 et 27%.

Ceci alors que de plus en plus de personnes voient leur situation s'aggraver. En 1985, 17% sont tombées dans la pauvreté à la suite de l'intervention du gouvernement. Ce chiffre a atteint 28% en 2016.

15,9% de Belges en situation de pauvreté

Globalement, 15,9% de la population belge présentaient un risque de pauvreté en 2017. Parmi ce groupe on retrouve principalement des personnes avec un faible niveau d’éducation, des personnes isolées avec enfants et des allocataires sociaux. Peu étonnant puisque ceux-ci vivent pour la très grande majorité d’entre eux sous le seuil de pauvreté.

Les revenus les plus bas toujours plus bas

Les revenus les plus bas continuent à s’effriter. L’écart entre l’évolution du salaire minimum et du salaire médian se creuse en Belgique alors que dans les pays de l’OCDE cet écart s’est réduit de près de 7% depuis 2000.

Tandis que dans un même temps, les dirigeants des entreprises du Bel20 ont vu leurs revenus augmenter de 13% entre 2016 et 2017 !

Nos revendications

La FGTB continue de réclamer une meilleure répartition des richesses et une justice sociale pour tous. Nous revendiquons :

  • Plus de justice fiscale. Via un social shift, nous demandons un glissement de la fiscalité vers les plus riches et nous exigeons une lutte efficace et dissuasive contre l’évasion et la fraude fiscale ;
  • Une juste répartition des richesses. Il n’est pas normal que la rémunération des hauts revenus évolue de manière aussi disproportionnée par rapport à la progression des salaires des travailleurs ;
  • Un pouvoir d’achat retrouvé : augmentation substantielle des salaires, salaire minimum à 14€/h (soit 2300€ par mois), des allocations sociales minimum au-dessus du seuil de pauvreté, la pension minimum à 1.500€.

*Etude comparative du Centre pour la recherche sociologique de l'Université de Leuven (KUL) sur la situation de la classe moyenne inférieure en Belgique, à la demande des groupes de réflexion Minerva et Decenniumdoelen, sur base de trois enquêtes menées dans les ménages belges, - le panel économique social (en 1985, 1988 et 1992), - un panel européen (European C ommunity Household Panel, 1994-2001) - l'enquête EU-SILC (2005-2017).