Notre démocratie est en crise !

21 juin 2019
Actualité

La Confédération syndicale internationale a publié son indice mondial des droits. Ce rapport révèle une situation préoccupante pour les travailleurs du monde entier. De plus en plus souvent, les droits des travailleurs sont bafoués. Aussi chez nous.

La Confédération syndicale internationale (CSI) représente 207 millions de travailleurs dans 163 pays. L’indice annuel examine la situation dans 145 pays pour déterminer dans quelle mesure les Etats protègent ou non les droits des travailleurs. Parmi les pays examinés figure la Belgique.

La Belgique est en baisse dans le classement. Nous appartenons au groupe de pays où la protection devient de moins en moins bonne. Notre pays est répertorié dans la catégorie 2, celle des « violations réitérées des droits ». Pas de quoi être fier.

Europe

Le nouvel indice est révélateur de la façon dont les choses se passent dans le monde aujourd'hui. Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI : "Les gouvernements du monde entier tentent de faire taire les citoyens et les travailleurs indignés en restreignant la liberté d'expression et d'association".

Elle a souligné que le nombre de pays excluant les travailleurs du droit de former un syndicat (ou d'adhérer à un syndicat) est passé de 92 en 2018 à 107 en 2019. Des chiffres inquiétants.

Nous devons également nous inquiéter en Europe. Des syndicalistes ont été assassinés en Turquie et en Italie. Dans de nombreux pays, tels que les Pays-Bas ou l'Espagne, la négociation collective n'est pas prise en compte. En France, les membres d’un syndicat sont arrêtés (par exemple lors d'une campagne de distribution de tracts). La Belgique est également un sujet de préoccupation.

La démocratie en danger

Mais les pires pays, classés dans la catégorie 5, là où "les droits ne sont pas garantis" sont l’Arabie saoudite, la Turquie et la Colombie, notamment. Par ailleurs, des syndicalistes ont été tués dans ces 10 pays : Bangladesh, Brésil, Colombie, Guatemala, Honduras, Italie, Pakistan, Philippines, Turquie et Zimbabwe.

L'indice conclut que notre démocratie est en crise. Les gouvernements du monde entier tentent de faire taire l'indignation (souvent justifiée) par la répression. En conséquence, nous assistons à un démantèlement systématique de nos principes juridiques démocratiques sur le lieu de travail et dans la société. La répression violente des grèves ou manifestations met en danger la paix et la stabilité.

La solution

La mondialisation et le néolibéralisme menacent le principe fondamental de l'Organisation internationale du travail : la justice sociale. La Confédération syndicale internationale fait donc un plaidoyer nécessaire en faveur d'un nouveau "contrat social". Le dialogue social, le respect des libertés du commerce et les droits des travailleurs sont essentiels pour promouvoir, maintenir et généraliser le travail décent et pour garantir la paix et la prospérité au XXIe siècle.