Salaire minimum : la FGTB réfute les contre-vérités patronales

28 novembre 2019
Presse

La FGTB est stupéfaite du flot de contre-vérités relayées par la FEB et le grand patronat. Le banc patronal considère que sortir les travailleurs de la pauvreté engendrera plus de précarité.

La FGTB tient à rétablir la vérité : « augmenter le salaire minimum ne va pas plonger notre économie dans le chaos. » Loin de là. Une étude portant sur 19 pays de l'OCDE et couvrant la période allant de 1983 à 2013 a conclu que, indépendamment de la situation économique ou de la période sur laquelle porte la mesure, il n'y a pas d'impact négatif sur l'emploi avec une augmentation du salaire minimum. Une étude américaine et le ministère allemand de l'Économie sont parvenus aux mêmes conclusions en 2017: pas de relation négative entre une augmentation du salaire minimum et les chances d'emploi. En outre, la Belgique étant un pays dont l’économie est principalement influencée par sa consommation intérieure, la hausse du salaire minimum et du pouvoir d’achat des travailleurs au bas salaire permettrait de doper la croissance de notre économie. Notons enfin, qu’outre la Grèce, la Belgique est le seul pays de l’UE où le salaire minimum a perdu de la valeur entre 2010 et 2019

Depuis plus d’un an, la FGTB exige une augmentation progressive, réfléchie et concertée du salaire minimum dont l’objectif est d’arriver à moyen terme à un salaire minimum de 14euros/heure (soit 2.300 euros/ mois). A court terme, la FGTB s’est battue pour une première augmentation substantielle du salaire minimum.  Malheureusement la réponse patronale fut une augmentation inacceptable et indigne d’à peine 1,1% soit 0,10 cents de l’heure. En ce qui concerne notre proposition d’augmenter dans un premier temps le salaire minimum de 3,5% (58€/mois), les employeurs continuent de faire barrage et d’y adjoindre des conditions supplémentaires inacceptables.

La revendication des travailleurs belges trouve d’ailleurs écho partout en Europe. Ce jour, la Commission européenne s’est ainsi engagée à fixer un salaire minimum dans les 100 jours dans l’ensemble des États membres. Par ailleurs de nombreux États européens ont tenu à répondre à l’urgence en augmentant d’une manière significative le salaire minimum. On pensera au Portugal (+25% en 5 ans), à l’Espagne (+20%), au Luxembourg (+100€) ou encore à la France (+100€). Contrairement aux prévisions alarmistes de la FEB et du banc patronal, force est de constater que la hausse du salaire minimum n’a pas rendu l’économie de ces pays moribonde.

Fort de ces constats, devant la demande de la majorité des travailleurs, la FGTB demande au banc patronal de se remettre autour la table afin de négocier de manière sérieuse une augmentation substantielle du salaire minimum.