Partout dans le monde, les femmes sont moins bien payées que les hommes

18 septembre 2020
Actualité

« À travail égal, salaire égal ». Cela semble logique. Et pourtant, les femmes sont toujours moins payées que les hommes pour un même travail. Cette discrimination imposée aux femmes doit être éradiquée. C'est pourquoi l'ONU a décidé de promouvoir cette revendication au travers d’une journée internationale.

Ce 18 septembre, nous célébrons la première journée internationale de l’égalité salariale. Fixée par les Nations Unies, elle rend hommage aux nombreux combats menés pour l’égalité salariale, une absolue nécessité.

23 %

Partout dans le monde, les femmes sont moins bien payées que les hommes. De manière générale, il existe un écart de rémunération de 23 % entre les hommes et les femmes. Cela s’explique par le déséquilibre historique et structurel des rapports de force qui subsistent entre les femmes et les hommes, la pauvreté, les inégalités et les discriminations notamment en matière d’accès aux ressources et aux débouchés, qui limitent les capacités des femmes. Les progrès réalisés dans la réduction de l'écart de rémunération entre les sexes sont lents. Terriblement lents.

"Sur papier, les femmes sont peut-être à égalité, mais dans la vie réelle, c'est une autre paire de manches", déclare la Secrétaire Générale Miranda Ulens. "Sur une année, les femmes devraient travailler 3 mois de plus que les hommes pour gagner le même salaire."

Mur et plafond en verre

L'écart salarial est élevé pour plusieurs raisons. Selon Miranda Ulens : "Les filles suivent encore souvent un cursus qui mène à des emplois moins bien payés. Le choix des études et de la profession est donc décisif. Il en résulte une ségrégation horizontale, que l'on appelle parfois "mur de verre". Les femmes sont surreprésentées dans des professions et des secteurs moins valorisés".

Mais outre les murs de verre, il existe également les « plafonds en verre » : les femmes sont plus souvent discriminées aux différents stades de leur carrière, du recrutement à la sélection, de leurs conditions de travail au non-renouvellement de leur contrat à durée déterminée ou à leur licenciement. Elles sont également beaucoup moins susceptibles d'être promues à des postes de direction et restent très souvent "coincées" dans des positions inférieures et sont donc moins bien payées.

L’impact du coronavirus

Une autre raison, moins évidente, est que les avantages extra-légaux accentuent l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes. En effet, les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et les voitures avec carte essence sont le plus souvent accordés aux hommes.

Le travail à temps partiel constitue aussi un facteur important qui explique l'écart de rémunération. En 2017, 44 % des femmes travaillaient à temps partiel contre 11 % des hommes. Les travailleurs à temps partiel non seulement gagnent moins, mais ont aussi souvent des perspectives de carrière moins favorables.

En outre, le déséquilibre entre le travail et la vie privée, et la persistance des stéréotypes accentuent le déséquilibre : les femmes continuent de s'occuper plus que les hommes des enfants, des personnes âgées et des membres malades de leur famille.

En cette période, l'ONU accorde une grande attention à l’impact du coronavirus sur les femmes. Selon Miranda Ulens : "Les mesures de confinement et d'état d’urgence risquent d'avoir de graves conséquences pour les femmes. La perte de revenus, due au chômage économique, risque d'être considérable pour toutes les femmes qui travaillent à temps partiel. Sans parler des risques d'augmentation de la violence conjugale."

Cette crise sans précédent met encore plus en évidence les inégalités. À l'occasion de cette journée de l'égalité salariale, la FGTB est plus déterminée que jamais à lutter contre la discrimination de genre et l'inégalité salariale. Pour la FGTB, les hommes et les femmes sont égaux.