Pas 327 499 mais bien 491 588 chômeurs en mars 2020

29 avril 2020
Presse

Cette semaine, l’ONEM a communiqué les chiffres du chômage pour mars 2020. La FGTB souligne toutefois que l’ONEM se limite aux chômeurs bénéficiaires d’allocations. Parallèlement, il y a aussi un grand groupe de chômeurs demandeurs d’emploi qui n’ont pas droit aux allocations et qui ne sont donc pas pris en compte par l’ONEM. Or ce groupe de demandeurs d’emploi particulièrement vulnérable ne diminue pas ou très peu !

Sans emploi et sans allocation

Dans les statistiques des services régionaux, on retrouve plusieurs catégories de demandeurs d’emploi inoccupés qui ne reçoivent pas d’allocations de l’ONEM :

  • Les jeunes qui viennent de quitter l’école et qui n’ont pas encore travaillé. Ils doivent être disponibles pour le marché de l’emploi mais n’ont pas droit à des allocations la première année. En mars, il s’agissait de 42 678 jeunes pour l’ensemble du pays. C'est 2 898 de plus qu'en mars de l'année dernière.
  • Les chômeurs qui sont obligés de s’inscrire comme demandeurs d’emploi bien qu’ils n’aient pas droit aux allocations de chômage. Il s’agit, par exemple, de personnes qui touchent le revenu d’intégration. Pour tout le pays, il s’agit de 80 954.
  • Les chômeurs qui s’inscrivent volontairement comme demandeurs d’emploi. En mars 2020, il s’agissait de 40 457 demandeurs d’emploi.

En outre, en cette période exceptionnelle, il y a également de nombreux travailleurs en chômage temporaire. Leur nombre est estimé à 900 000. Le système de chômage temporaire leur donne une sécurité de revenu et réduit considérablement le risque de licenciement.

Cependant, nous pouvons nous attendre à ce que le nombre de personnes sans emploi croisse dans les prochains mois en raison de la crise du coronavirus. Tant en Flandre (+ 1,3% par rapport à mars 2019) qu'en Wallonie (+ 1% par rapport à mars 2019), nous constatons déjà une augmentation du nombre de chômeurs complets avec demandes d’allocation dans les chiffres de mars. Trouver du travail deviendra sans aucun doute beaucoup plus difficile.

La FGTB exige dès lors que le chômage redevienne une réelle assurance contre la pauvreté. En effet, déjà avant l’apparition du coronavirus, 1 chômeur sur 2 était en risque de pauvreté (selon les normes européennes). Il est donc grand temps de mettre un terme à la politique de paupérisation de ces dernières années.

La FGTB exige donc une amélioration du statut des chômeurs :

  • Augmentation du pourcentage d’indemnisation jusqu’à 70% pendant les trois premiers mois, au minimum majoré (cfr. chômage temporaire ou 55,50 euros par jour);
  • Prolongation de la période de référence pour un retour à la première période d’indemnisation;
  • Une prolongation de 6 mois des différentes périodes de référence pour les artistes;
  • Assouplissement des critères admissibilité :
    • Prolongation de 3 mois de la période de référence et/ou moins de jours de travail à prouver, puisque postuler ou trouver du travail est devenu presqu’impossible pendant cette période de mesures contraignantes;
    • Admissibilité immédiate pour les ouvriers portuaires occasionnels en service avant les mesures corona; 
    • Supprimer la condition de diplôme pour le droit aux allocations d’insertion