Un fonds européen de relance économique

18 juin 2020
Actualité

Le 27 mai, la Commission européenne a présenté un plan de relance de 750 milliards d’euros. Son objectif : prévenir la crise économique qui s’annonce et menace l’Europe entière. La FGTB salue la proposition mais rappelle que c’est d’un changement radical dont l’Europe a besoin. Le plan proposé pourrait être un premier pas dans la bonne direction mais devra être suivi de mesures concrètes pour renforcer l’Europe sociale et rompre définitivement avec l’austérité. Le coronavirus a sans doute changé nos vies à jamais, profitons-en pour changer l’Europe.

La crise du coronavirus a provoqué une récession économique sans précédent depuis la création de l’Union européenne. Nous sommes à la croisée des chemins et l’Europe doit choisir entre ses vieux démons et le progrès. Ce vendredi, les dirigeants européens devront se prononcer sur le plan de relance. La FGTB, avec la Confédération Européenne des Syndicats (CES), exhorte les dirigeants politiques à voter en faveur d’un plan de relance ambitieux.

Au cours du premier trimestre de cette année, le PIB de l'UE a connu sa plus forte baisse en 30 ans. Près de 60 millions de travailleurs et travailleuses ont été licenciés ou mis en chômage temporaire et des millions d'entreprises, notamment des PME, sont menacées de faillite. C'est pourquoi les dirigeants doivent soutenir un plan de relance ambitieux, basé sur la solidarité entre les États-membres.

Cependant, la FGTB met en garde le monde politique. Cette aide européenne ne doit pas être assortie de conditions d’assainissement budgétaires, ou autres mesures d’austérité comme en 2008. Elle doit servir à sauver des emplois, encourager l’investissement public, renforcer les services publics, améliorer la protection sociale, profiter à une transition juste et verte. Hors de question d’en faire profiter des entreprises qui sapent la concertation sociale ou dissimulent leurs profits dans les paradis fiscaux.

La FGTB insiste, ce plan de relance est un premier pas important mais ne suffit à lui seul. Il faut poursuivre l’effort de solidarité. En premier lieu, ce plan doit s’ajouter aux programmes déjà existants et non pas siphonner leurs moyens. Une mutualisation de la dette européenne doit également être envisagée via une émission commune de titres de dettes européens, un moyen solidaire qui permettrait à chaque pays de tenir le choc en fonction de ses capacités. Il faut donner toute sa place à la concertation sociale afin que ces fonds soient investis notamment dans l’infrastructure publique, les soins de santé, l’enseignement et le développement durable.

Enfin, la FGTB plaide pour conditionner les aides aux entreprises. Celles-ci doivent donner des garanties sur le plan social, écologique et fiscal. Intégrons à ce plan de relance nos revendications pour une Europe sociale comme un salaire minimum européen, une transition juste et un socle solide de droits sociaux.

Chaque crise crée  des opportunités. Aujourd’hui, l’Europe est en mesure de mettre en place des solutions concrètes pour des millions de personnes. Le choix de la solidarité, du progrès et du bien commun s’impose, au risque de voir l’Union perdre encore un peu plus la confiance des citoyennes et citoyens.