Des milliards de dollars blanchis par les banques et nous devrions faire des efforts ?

23 septembre 2020
Presse

Un énième scandale financier vient d’éclater, pointant l’implication du secteur bancaire (dont plusieurs banques belges bien connues) dans le flux d’argent sale entre 1999 et 2018. Il s’agit de 2.000 milliards de dollars au niveau mondial.

Depuis des années, nos gouvernements sont privés de moyens vitaux pour la population.

Ce nouvel épisode de criminalité financière à grande échelle montre encore à quel point faire payer la crise actuelle par une austérité budgétaire serait un non-sens total.

Nous savons depuis la crise financière de 2008 que l’austérité a produit exactement l’inverse des effets escomptés. C’est la relance de la demande intérieure (par l’augmentation des salaires et des revenus de remplacement), ainsi que les investissements publics, qui seront le tremplin d’une reprise socio-économique durable.

La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale est une source de financement considérable dont la population belge est continuellement privée !

La FGTB demande aux négociateurs de faire de la transparence et de la justice fiscale – en ce compris la taxation progressive des revenus du capital – des leviers politiques majeurs du futur programme gouvernemental. Ce qui échappe aujourd’hui à l’impôt pourrait largement financer les mesures que nous jugeons prioritaires pour l’ensemble de la population :

  • l'augmentation de la pension minimum à 1500€/mois net (pour les salariés et indépendants, si les indépendants paient leur juste cotisation) et le renforcement du caractère assurantiel des pensions (augmentation du taux de calcul de 60 à 75%) ;
  • l'augmentation de tous les minima sociaux au-dessus du seuil de pauvreté (en plus de l'enveloppe « bien-être ») ;
  • le refinancement des soins de santé et le financement équilibré de la sécurité sociale ;
  • la garantie de services publics performants.

Alors que nous faisons face à une crise qui comporte de multiples facettes (sanitaire, économique, sociale, environnementale), et que la formation du gouvernement belge patine depuis un an et demi, il est temps que la population puisse retrouver confiance dans l’action politique. La transparence et la justice fiscale seront, assurément, un pas dans la bonne direction.