La FGTB en faveur d’un taux de remplacement de 75% pour les pensions

29 juin 2018
Actualité

La pension est une assurance de revenu. Il ne s’agit donc pas seulement d’une protection contre la pauvreté, mais bien d’une assurance qui devrait garantir le maintien du niveau de vie. Le travailleur paie des cotisations sur la base de son salaire ; le montant de sa pension sera lui aussi calculé sur la base de son salaire, avec un minimum et un maximum.

Taux de remplacement

Le taux de remplacement est la relation entre le dernier salaire et le montant de la pension. En théorie, le taux de remplacement pour un salarié est de 60% au taux individuel et de 75% pour un-e chef de famille. Cela sur la base d’une carrière de 45 ans. En réalité peu de travailleurs – et surtout de travailleuses – atteignent une carrière de 45 ans. Le taux de 60% sera alors calculé sur base d’une fraction, par exemple 30/45e ou 40/45e et par conséquence le vrai taux de remplacement sera (beaucoup) plus bas.

Une enquête récente réalisée par Schroders[1] montre que "Les Belges semblent vouloir conserver 75% de leur dernier salaire. Hélas, ils n’en reçoivent que 54%. Cet écart est le plus grand de toute l'Europe. De plus, 30% des pensionnés disent ne pas avoir assez pour vivre de manière confortable."

En outre, 13% des pensionnés reçoivent une pension inférieure au seuil de la pauvreté ; pour les isolés ce pourcentage grimpe à 18,9% !

Nos revendications

C’est pourquoi la FGTB demande :

  • que le taux de remplacement soit de 75% pour tous les travailleurs et travailleuses, avec une pension minimale de 1500€ net.
  • qu’une carrière complète compte 40 ans au lieu de 45 ans. Ceci correspond davantage à la réalité et de cette manière plus de travailleurs atteindront une carrière – et donc une pension – complète.
  • l’assimilation complète pour la pension (donc sur la base du dernier salaire) des périodes avec allocations ou assimilées au travail ;
  • le relèvement du plafond de calcul en fonction de l’évolution du bien-être.

Ensemble pour des pensions décentes !

Le financement d’une telle alternative est une question de volonté politique. Il est très clair que le gouvernement actuel ne fait aucune tentative de renforcer le financement de la sécurité sociale, au contraire. Dans l’interview que nous avons réalisé, à lire ici, Jean-François Tamellini, secrétaire fédéral de la FGTB, s’adresse aux jeunes : « L’argent existe pour financer des pensions légales dignes ! Ne croyez pas le gouvernement quand il vous dit qu’il n’y aura plus d’argent pour financer vos pensions ! »

Aujourd’hui ce sont surtout les travailleurs avec des salaires moyens qui financent la sécurité sociale. Pour les salaires les plus hauts, il est trop facile d’organiser des mécanismes pour échapper aux contributions sociales. Il faut donc un cadre juridique contraignant afin que chacun contribue dans une juste proportion.

Pour la FGTB, toute réduction des cotisations patronales doit être couplée à une obligation d’emploi et les pertes pour la sécurité sociale doivent être compensées par un financement alternatif.

Un financement alternatif doit également permettre d’engendrer des recettes supplémentaires pour couvrir les besoins croissants, par exemple dus au vieillissement. On peut penser à une taxe sur les revenus du capital et des fortunes, une taxe robots, etc.