La vie de plus en plus chère : à qui la faute ?

31 janvier 2019
Actualité

Difficile de ne pas en faire le constat : la vie est de plus en plus chère et, pour beaucoup, le salaire ne suffit pas. A qui la faute ?

La vie devient plus chère. Les salaires ne suivent malheureusement pas suffisamment cette ligne montante. En conséquence, les salariés travaillent dur mais ne parviennent plus à joindre les deux bouts et le nombre de travailleurs pauvres augmente. Selon les derniers chiffres européens, ce sont environ 1,8 million de personnes qui ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté.

Mais comment expliquer cette situation ? A qui la faute ?

La faute aux patrons et aux actionnaires

La politique salariale, voulue par le patronat et appliquée par le gouvernement, est largement responsable des difficultés que rencontrent des milliers de ménages.

  • Depuis quatre décennies ; la part des salaires dans la richesse du pays a baissé au profit des revenus du capital. Le dernier rapport de l’Organisation Internationale du Travail montre que la productivité du travail a augmenté plus rapidement que les salaires réels. Le gâteau est moins bien redistribué.
  • La loi sur la norme salariale renforcée sous le gouvernement Michel a empêché les salaires d’évoluer.
  • Le salaire minimum hors index n’a quasiment plus augmenté depuis 20 ans.
  • La flexibilité imposée a entraîné une dégradation des statuts et une grande précarisation de l’emploi.
  • La priorité accordée à la distribution de dividendes aux actionnaires a nui aux investissements et à la qualité de l’emploi.

La faute à l’indice santé 

Depuis l’introduction de l’indice santé les produits de tabac, les boissons alcoolisées, l’essence et le diesel ont été sortis de l’indice des prix pour former l’indice santé. Et c’est celui-ci qui sert à calculer l’indexation des salaires. Il ne reflète donc plus complètement l’évolution du coût de la vie. Alors que le taux d’inflation de décembre était de 2,34% par rapport à l’année antérieure, certains produits hors indice santé ont augmenté beaucoup plus : le tabac + 13,3% ; le diesel +  12,2%.

C’est aussi le cas d’autres produits qui pèsent lourd dans le budget des ménages : le gasoil de chauffage + 17,7%, le gaz naturel +  14,6%, les pommes de terre + 11,2%, le propane + 7,1%.

Et ne parlons pas des loyers qui représentent 25 à 30%, voire 40 ou 50 % du budget des locataires alors que leur pondération dans l’indice des prix n’est que de 8%. Ce qui signifie que les augmentations importantes de loyers, par exemple en ville, sont mal répercutées par l’indice des prix.

La faute au saut d’index

Le saut d’index imposé en 2015 a encore réduit tous les revenus de 2 %.

La faute à l’Euro(pe)

Avec la monnaie unique, les pays membres ne peuvent plus créer de la monnaie ou la dévaluer. En cas de surendettement, les salaires et les budgets publics sont devenus les seules variables d’ajustement à la baisse. Depuis 2008 nous subissons l’austérité et la modération salariale.

Par contre l’absence d’harmonisation fiscale et sociale encourage la concurrence fiscale et le dumping  salarial.

La faute à la globalisation

La concurrence exacerbée sur les prix et les salaires  entraîne délocalisations, désindustrialisation et chômage. Les produits bon marché se paient cher en termes d’emplois.

La faute à la sécu ?

La sécu n’y est pour rien mais la politique libérale de démantèlement de la protection sociale, bien. L’augmentation des frais de santé non remboursés, la dégressivité des allocations de chômage, le saut d’index et plus généralement le fait que la plupart des allocations soient sous le seuil de pauvreté, malgré la promesse (non tenue) de les augmenter, expliquent les difficultés de milliers de ménages à boucler les fins de mois.

Les minima sociaux se situent pour 95 % en-dessous du seuil de pauvreté. Le taux de remplacement des allocations par rapport au salaire a diminué, depuis 2005, de 56% à 43%. 

La faute à l’évolution des mœurs

Le mariage est en perte de vitesse et se solde une fois sur deux par un divorce. Les unions libres et la cohabitation légale l’ont remplacé et facilitent encore la dissolution des unions. Le nombre de familles monoparentales augmente avec leur lot de difficultés financières.