Le droit de grève : pour la sauvegarde des intérêts des travailleurs

18 février 2019
Actualité

La protection et la sauvegarde des intérêts des travailleurs est au cœur du combat syndical. Dans les entreprises, au sein des organes de concertation ou quand c’est nécessaire dans la rue, la FGTB a depuis toujours comme mission essentielle de veiller à la défense des travailleurs.

Ce rôle de défenseur des travailleurs et de protecteur des plus faibles faits aujourd’hui l’objet d’attaques coordonnées du monde patronal et des partis politiques de droites.

Ceux-ci tentant de criminaliser l’action syndicale en prévoyant l’adoption de loi liberticides voire même en trainant devant les tribunaux les camarades qui exercent leur droit de s’indigner, de s’opposer à l’arbitraire, leur liberté d’agir collectivement au travers d’actions ou de grève.

Ce climat « anti-syndical » conduit aussi à la détérioration du climat social au sein des entreprises. Les représentants des travailleurs faisant l’objet d’un mépris voire étant tout bonnement jeter de leurs entreprises contre quelques billets. 

Les attaques envers nos libertés syndicales : « une entrave méchante à la démocratie »

Les attaques de plus en plus récurrentes et virulentes, particulièrement sous ce Gouvernement, des partis de droites ou des organisations syndicales envers nos libertés syndicales et envers l’action de la FGTB sont inacceptables.

Services minimums, non-respect des fruits de la concertation sociale, projets de limitation du droit de grève ou encore volonté de doter les syndicats d’une personnalité juridique afin de pouvoir diminuer leur capacité de réaction sont autant de projets anti-démocratiques et liberticides portées par nos opposants. En quelques années, il voudrait effacer les droits des travailleurs acquis depuis des dizaines et des dizaines d’années.

Licenciements des travailleurs protégés

En outre, il n’est pas rare qu’une entreprise bafoue les libertés syndicales sans respect de la concertation sociale des procédures et licencie un délégué syndical dans le but de décourager ses travailleurs de prendre un mandat syndical. On l’a vu récemment chez Vandermortele, et c’est de nouveau le cas aux Caisseries Belle-Vue.

À la veille de la grève nationale du 13 février, un représentant de la Centrale Générale FGTB, travailleur de l’entreprise depuis plus de 20 ans et fraichement élu délégué syndical, s’est vu licencié malgré la protection dont il fait l’objet. Ce licenciement a pour objectif évident de décourager ceux qui auraient l’intention de se présenter aux élections sociales de 2020 et de rendre caduque une action ou une grève prévue au sein de l’entreprise.

De nouvelles attaques contre le droit de grève

Dans son mémorandum, en vue des élections de mai 2019, la FEB en remet une couche sur les droits des travailleurs et formule plusieurs nouvelles demandes :  

  • une réglementation plus claire du droit de grève, en l’absence de progrès par la voie de la concertation sociale ;
  • la mise sur pied d’un service minimum pour le transport de marchandises, en cas de grève du rail ;
  • l’alignement de la protection jugée excessive dont bénéficient les représentants des travailleurs (loi de 1991) sur celle dont ces représentants bénéficient à l’étranger. Il doit notamment être possible de mettre fin au contrat de travail d’un délégué syndical pour cause de « dysfonctionnement » ;

Une fois de plus, les employeurs cherchent tous les moyens d’affaiblir la capacité d’action des travailleurs.

Ensemble, pour la démocratie sociale et le respect du droit de grève

Pour la FGTB, la démocratie ne se négocie pas. Elle s’exerce quotidiennement par l’usage de nos libertés et de nos droits, et les limites de nos devoirs. La FGTB attend du prochain gouvernement qu’il puisse garantir l’usage de nos libertés et de nos droits et veiller à ce que chaque travailleur puisse être correctement défendu et représenté.

La FGTB demande une meilleure protection pour tous nos délégués en cas de licenciement.

Contrairement à la pratique actuelle, le principe du maintien du délégué ou de la déléguée dans son emploi et dans sa fonction pendant la procédure judiciaire doit devenir la règle. Si la procédure n’est pas lancée ou respectée, le délégué doit être maintenu dans sa fonction et le droit à la réintégration doit être garanti.

La FGTB exige également les réformes suivantes :

  • la représentation de tous les travailleurs en luttant contre le déficit démocratique qui existe dans les PME.
  • Le droit effectif de réintégration des représentants des travailleurs qui sont licenciés abusivement,
  • les actions syndicales doivent être explicitement exclues du champ d'application de la législation antiterrorisme, des sanctions administratives communales et de l'ensemble du code pénal.
  • les astreintes et autres formes d'intervention judiciaire n'ont pas leur place dans un conflit collectif de travail.  Les procédures unilatérales sans possibilité pour le syndicat de formuler ses propres arguments, sont indignes d'un état de droit et devraient être interdites.