L'Organisation internationale du Travail fête ses 100 ans

10 juin 2019
Actualité

La 108e Conférence internationale du Travail se tiendra à Genève, en Suisse, du 10 au 21 juin 2019. Véritable parlement mondial du travail, il s'agit de l’organe décisionnel suprême de l’OIT qui adopte les nouvelles normes internationales du travail. Cette année, plus de 5.000 délégués du monde entier se réunissent pour trouver des solutions aux défis de l'avenir du monde du travail et célébrer le centenaire de l'Organisation internationale du Travail.

Centenaire de l’OIT

L’organisation internationale du travail fête ses cent ans cette année. Unique agence « tripartite » du système des Nations Unies, puisqu’y siègent sur un pied d’égalité les gouvernements, les syndicats et le patronat, elle est aussi la seule institution internationale dont le but affirmé est la justice sociale et la protection des droits des travailleurs et travailleuses dans le monde.

Avec à son actif 190 Conventions, elle a établi un véritable code international des droits au travail, dont elle veille à l’application dans ses 187 Etats membres. Ces normes internationales du travail prouvent chaque jour leur utilité,  même en Belgique. L’OIT est la gardienne de nos conquêtes syndicales et face aux défis de la mondialisation et au libéralisme ambiant sa capacité normative ne s’usera que si l’on ne s’en sert pas !

Les normes « fondamentales »

Parmi de nombreuses normes essentielles adoptées tout au long de l’existence de l’OIT figurent les normes fondamentales qui, en 1998, ont été adoptée sous le titre de « Déclaration sur les principes et droits fondamentaux au travail ». En étant parties prenantes à cette Déclaration, les 187 Etats membres de l’OIT s’engagent à faire respecter les 4 droits suivants : interdiction du travail des enfants (Conventions n° 138 et 182), interdiction du travail forcé (Conventions n° 29 et 105), interdictions de discriminations (Conventions n°100 et 111) et respect de la liberté syndicale et du droit à la négociation collective (Conventions 87 et 98).

Les Conventions en Belgique : des droits bien réels !

La Belgique a ratifié  113 Conventions et 1 protocole de l’OIT. L’idée que les Conventions de l’OIT ne sont utiles que pour les travailleurs des pays en développement est non seulement erronée, mais aussi dangereuse, car elle nous priverait d’un levier essentiel dans les luttes syndicales dans notre pays. En effet, chaque jour, des juges, des avocats, des inspecteurs du travail, des syndicalistes se fondent sur ces règles  pour faire respecter les droits des travailleurs. Dans le cas des juges, il n’est pas rare que des  tribunaux les appliquent directement pour résoudre un litige ou encore les utilisent comme source d’interprétation et d’inspiration dans l’application de leur propre droit interne.

Les Conventions de l’OIT sont des normes « minimales », c’est-à-dire qu’elles ont vocation à s’effacer si le droit du pays est plus protecteur. Alors pourquoi les syndicats sont-ils en faveur de leur ratification ? Parce que les lois changent et pas toujours pour le mieux ! Et lorsqu’une Convention est ratifiée, même s’il la loi change,  l’Etat doit au moins respecter la Convention. Imaginez que le gouvernement souhaite supprimer la journée des 8 heures. Il peut changer sa loi, mais devra respecter la Convention de l’OIT. Il est lié!