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Le déplacement entre le domicile et le lieu de travail n’est légalement pas considéré comme temps de travail et n’est donc pas rémunéré. Cela signifie-t-il pour autant que ce trajet n’a pas sa place dans la concertation sociale de l’entreprise ? Évidemment non !
Pensons au stress et à la fatigue qui en découlent pour les travailleurs qui sont contraints d’y consacrer beaucoup (trop) de temps et aux répercussions de ces (longs) déplacements sur leur vie professionnelle et familiale, sans oublier les coûts et les risques. Le législateur l’a bien compris. C’est pourquoi il exige, tous les 3 ans, un diagnostic précis doublé d’une concertation sociale sur ce sujet.
Ce sont autant d’arguments pour intégrer la mobilité et lui donner la place qu’elle mérite dans notre action syndicale avec, comme objectif principal, l’amélioration de notre qualité de vie.
Les récentes évolutions du travail et de l’économie ont de quoi nous faire perdre la tête. Que l’on parle d’économie de plateforme (« ubérsiation »), de digitalisation des services ou encore de robotisation, cette économie 2.0 bouleverse notre quotidien et pourrait engendrer des conséquences sociales et économiques désastreuses.
La Belgique est le 3e pays d’Europe à accueillir le plus de travailleurs détachés. Des travailleurs qui, éloignés de leurs familles, sont exploités: conditions de travail insoutenables, pas de droits à la sécurité sociale, salaires de misère... Pour les travailleurs belges, l’impact négatif est également énorme: augmentation des risques d’accident, mises au chômage économique, cadence infernale et accroissement de la flexibilité. Les seuls gagnants? Les patrons véreux qui exploitent les travailleurs.
Le dumping social crée une situation de plus en plus insoutenable. D’un côté, les travailleurs détachés sont tout simplement exploités : cadences inhumaines, salaires minimaux confisqués (retenue sur salaire, déduction de frais de déplacement), … De l’autre, les travailleurs belges sont mis injustement au chômage économique et remplacés par des travailleurs détachés.
Pour assurer la protection des travailleurs, une partie du salaire brut est retenu afin de financer la sécurité sociale. Normalement, les cotisations sociales sont déterminées par
le pays ou les prestations de travail sont fournies. Toutefois certaines exceptions sont prévues. Ainsi, lorsqu’il s’agit d’un détachement ou d’une pluriactivité les cotisations sociales
sont déterminées par le pays d’origine et payées dans le pays d’origine des travailleurs.
Vu les différences énormes entre les taux de cotisations sociales au niveau européen et les modes de calculs, cela crée une situation de concurrence entre les travailleurs.
Qu’il s’agisse de la construction de nouvelles écoles, de la livraison de matériel pour les communes, du nettoyage de bâtiments publics ou encore de la tonde des espaces publics, toutes ces choses doivent faire l’objet d’un marché public. La commande publique en Belgique et en Europe est extrêmement importante. En Belgique, elle représenterait près de 15 % du PIB en 2017 !
Malheureusement, trop souvent les responsables se bornent à attribuer ces marchés publics aux entreprises présentant les prix le plus bas. Cette course effrénée au prix le plus bas conduit bien souvent à des pratiques de dumping social.
Pour la FGTB, il est grand temps que plus un euro public ne serve à financer le dumping social !
Au-delà des discours politiques, la FGTB exige que des actes concrets soient rapidement posés par le gouvernement. Il est crucial que la Belgique soutienne la création de l’autorité européenne du travail. Le Gouvernement belge doit également impérativement doter nos services d’inspections de moyens humains, matériels et financiers à la hauteur du phénomène de dumping social qui touche durement les travailleurs belges et européens.
L'UBT présente son mémorandum. "L’économie est en pleine transformation, nos travailleurs nous le disent chaque jour, ils vivent cette réalité jour après jour ! Ils subissent l’impact grandissant de la numérisation et de l’automatisation. Nous nous préparons à cette transition, avec nos délégués, nos militants, nos instances, et aussi avec les employeurs dans les conseils d’entreprises, les CPPT ou encore dans les commissions paritaires. Mais les pouvoirs publics devront eux aussi se montrer ambitieux pour rendre les transports plus sûrs, plus durables et plus équitables. Que nos propositions soient une source
d’inspiration pour les candidats aux élections et espérons que nous en retrouverons quelques-unes dans les travaux parlementaires des cinq années à venir."