La TVA à 21 % : injuste ? Et l'écart salarial, alors?

15 mars 2024
Actualité

Vous trouvez la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) à 21 % injuste ?

Qu'en est-il alors de l'écart salarial entre les hommes et les femmes ?

 

Aujourd'hui, les femmes gagnent en moyenne annuelle 21 % de moins les hommes. La lutte pour l'égalité salariale se poursuit donc sans relâche. Car les femmes apportent une valeur ajoutée réelle.

À la FGTB, en tant que syndicat socialiste, lutter pour l'égalité (salariale) est dans notre ADN.

 

TVA ? Les femmes travaillent-elles en zone Tax-free ?

Cet écart de rémunération de 21 % a été calculé par l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes sur la base des chiffres de l'Office National de Sécurité Sociale (ONSS) pour l'ensemble des travailleuses et des travailleurs, toutes professions, tous secteurs, tous emplois, toutes heures de travail confondus.... Qu’observe-t-on ?

 

21%, c’est l’écart salarial annuel moyen calculé sur base de tous les salaires bruts. Mais, dans le secteur privé, l'écart est beaucoup plus élevé (26%) que dans le secteur public (14,7 %). Et cet écart monte même jusqu’à 44,1 % dans le secteur ouvrier ! Les employés arrivent en deuxième position avec un écart de 31,6 %.

 

Journée de l'égalité salariale femmes/hommes : 17 mars 2024

La Journée mondiale de l'égalité salariale femmes/hommes tombe le 17 mars. Pourquoi ? Parce que gagner 21% de moins par an, c’est comme si les femmes travaillaient bénévolement jusqu’au 17 mars et n’étaient payées qu’à partir de cette date.

 

les femmes gagnent en moyenne 21% de moins par an que les hommes

pour gagner ce qu'un homme gagne en un an, les femmes doivent donc travailler plus longtemps.

21% de 366 jours (année bissextile) = 77 jours supplémentaires

les femmes travaillent donc 2 mois et 17 jours gratuitement

 

→ Le jour de l'égalité salariale tombe cette année le dimanche 17 mars

 

 

Causes

 

L'écart de rémunération reflète l'inégalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail. Les causes sont diverses: 

 

  • Les choix des études et des carrières jouent un rôle. Les filles et les femmes suivent encore souvent des filières qui mènent à des emplois et des secteurs moins rémunérateurs. Les femmes sont encore surreprésentées dans les professions et les secteurs qui sont de moins en moins valorisés, et ce malgré le dur labeur que cela implique. On trouve également plus de femmes dans des secteurs où seuls des contrats à temps partiel sont proposés.
     
  • Outre les murs de verre (la séparation invisible entre les professions et les secteurs), il existe également des plafonds de verre. Les femmes sont plus souvent discriminées à différents stades de leur carrière, depuis le recrutement et la sélection jusqu'aux promotions, en passant par les conditions de travail. Un constat : elles accèdent beaucoup moins aux postes de direction que les hommes. Ce plafond de verre les coincent dans des postes inférieurs moins rémunérateurs.
     
  • Une autre source d’accentuation de cet écart moyen se trouve dans la répartition des tâches ménagères. C’est un cercle vicieux.
    • Car les stéréotypes et les rôles sexospécifiques sont encore très présents chez les Belges. Les femmes assument encore beaucoup plus de responsabilités que les hommes dans l’entretien de la maison et le soin des enfants. Et pour remplir ces tâches, elles sont nombreuses à travailler à temps partiel (et donc à gagner moins).
    • Mais il y a des couples qui décident que celui ou celle qui passera à temps partiel pour s’occuper du foyer sera le partenaire qui gagne le moins. Bel effort ! Malheureusement les murs et plafonds de verre discriminent qui ? Les femmes !
       
  • Moins connus : les avantages sociaux qui s'ajoutent au salaire creusent encore l'écart de rémunération. Les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et les voitures avec carte de carburant sont plus souvent accordés aux hommes.

 

Vers plus d'égalité (salariale) f/m

Comment combler l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes ?

  • Une plus grande attention à la dimension de genre dans l'éducation : des manuels et des cours exempts de stéréotypes, conduisant davantage de filles dans les domaines des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et de garçons dans les soins et l'éducation.
  • Une plus grande participation des femmes au marché du travail.
  • Davantage de structures d'aide sociale et de soins.
  • Extension du congé de naissance à 15 semaines + (en partie) obligatoire pour que tous les partenaires le prennent.
  • Pas de perte de salaire pendant le congé de maternité.
  • Encourager l'emploi à temps plein chez les femmes.
  • Rendre l'emploi viable et redistribuer le temps de travail. Réduction générale du temps de travail sans perte de salaire et recrutement compensatoire pour tous les secteurs et toutes les catégories d'employés.
  • Augmenter les quotas dans les comités de direction et organes d’administration des entreprises publiques et des sociétés cotées en bourse.
  • Réformer la loi sur l'écart salarial du 22 avril 2012 pour plus d'efficacité, plus de contrôle et des sanctions effectives. Et l'appliquer également au secteur public.
  • Transposer en droit belge la directive européenne pour plus de transparence dans les salaires afin que le tabou sur les salaires disparaisse.
  • Viser un salaire égal pour un travail égal, au sein d'un même secteur et d'un secteur à l'autre.
  • Augmenter le salaire minimum à 17 euros de l'heure ou 2.800 euros bruts par mois.
  • Introduire une fiscalité équitable, un renforcement des services publics et de la sécurité sociale et une pension digne pour tous.
  • 1.500 euros nets par mois sont désormais acquis pour la pension minimale à partir de 45 ans de carrière, mais veillons à ce que les femmes aux carrières incomplètes puissent également en bénéficier.
  • Travailler enfin à l'individualisation des droits sociaux et supprimer le statut de cohabitant.

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