Les économies budgétaires dictent une fois de plus l’avenir des pensionné.es

10 juillet 2023
Presse

Le gouvernement fédéral est parvenu hier soir à un accord sur la réforme des pensions. Celui-ci clarifie enfin les conditions d'accès à la pension minimum nette de 1500 euros et les contours du nouveau « bonus pension ». Mais les agents de la fonction publique paient le prix fort de l’exercice budgétaire… Puisque « faire des économies » fut malheureusement l'objectif principal de cette réforme.

Il est toujours surprenant que, pour certains, le succès d’une réforme se mesure à l'aune des économies qu’elle permet. En période de vieillissement, l'augmentation des dépenses en termes de pensions serait pourtant logique.

Les économies réalisées sur la péréquation des pensions publiques (système qui leur permet de suivre l'évolution des traitements des fonctionnaires actifs) s’élève à 2 milliards d’euros par an.  En clair, cela signifie que des fonctionnaires pensionné.es depuis un certain temps vont accuser une réelle perte de pouvoir d’achat. Et ce, sans aucune concertation sociale préalable! Une fois encore, on améliore le sort des uns au détriment du sort des autres. 

En ce qui concerne l'accès à la pension minimum, quelques éléments positifs sont à souligner. Au cours de l'été 2022, le gouvernement fédéral avait décidé de conditionner la pension minimum à une condition supplémentaire de 5000 jours de travail effectif (3120 jours pour les travailleurs et travailleuses à temps partiel. La FGTB se réjouit que les périodes de congés thématiques et de chômage temporaire soient désormais comptabilisées comme du travail effectif. Toutefois, nous craignons que de nombreuses femmes, à faibles revenus, ne soient encore exclues de la pension minimum, par exemple les travailleurs et travailleuses à temps partiel.

Encore une fois, la pénibilité du travail est la grande absente de cette réforme. Pénibilité qui est pourtant au cœur des préoccupations sur le terrain. Pénibilité qui écarte toute possibilité de prolonger la carrière et  donc de profiter d’un quelconque  bonus pension. Pénibilité sur le dos de laquelle il ne serait pas question de faire des économies budgétaires mais bien de dessiner un cadre adapté pour les fins de carrière. Pénibilité dont il faudra bien parler tôt ou tard, si le gouvernement veut mener une politique connectée au monde du travail.