Pour une réforme fiscale d’envergure… et juste

16 juillet 2020
Actualité

Durant cette crise, les pouvoirs publics ont été amenés à combler les trous budgétaires créés par la droite afin de financer une partie du programme de lutte contre la propagation du Coronavirus et de prendre les mesures sanitaires qui s’imposaient. Cet argent emprunté devrait normalement un jour être remboursé. Pour la FGTB, il est inacceptable que les travailleurs paient le prix de cette gestion de la crise. Il est temps de mettre en place une réforme fiscale d’envergure qui soulage les épaules les plus fragiles en déplaçant l’essentiel de la charge sur les épaules les plus robustes.

Ces larges épaules, ce sont celles des grosses fortunes quasiment pas ou très peu taxées en Belgique. En effet, la fiscalité belge est plus qu’attractive pour les plus riches : pas d’impôt sur la fortune, droits de donation relativement faibles. Sans oublier les nombreux avantages pour les revenus du Capital : loyers non-imposés, taxation unique des revenus fonciers (sur base du revenu que produirait le bien en un an), plus-values sur actions non-imposées, …

Un système fiscal injuste !

Aujourd’hui, le système fiscal est marqué par une profonde injustice. Les contribuables aux reins les plus solides (grosses fortunes, gros actionnaires et grandes entreprises) ne contribuent pas ou très peu au financement des biens et besoins publics alors que les travailleurs qui n’ont pour seule source de revenus que le fruit de leur travail, eux, payent leur impôt. En outre, ces contribuables usent et abusent des nombreux subterfuges que leur permet le système fiscal pour éviter de participer correctement aux mécanismes de solidarité. Car le système fiscal comporte une multitude de niches et de failles légales que le Gouvernement se garde bien de combler. Or ce sont ceux-là mêmes qui refusent obstinément de contribuer normalement au vivre-ensemble qui dans le même temps bénéficient des outils publics (routes, infrastructures, crèches, écoles, hôpitaux, politiques de soins de santé, etc…)au même titre que l’ensemble des citoyens.

Il est temps que les choses changent !

Comme l’indique l’économiste Thomas Piketty, depuis les années 70’, les politiques fiscales mises en œuvre en Belgique et en Europe favorisent l’accumulation de richesses. Ainsi, la progressivité de l’impôt, c’est-à-dire un impôt dont le taux d’imposition moyen augmente avec le revenu et par conséquent dont le taux est plus élevé pour les plus riches et moins élevé pour les plus faibles, a diminué favorisant les plus aisés.

Pour la FGTB, il est essentiel de rétablir cette progressivité de l’impôt.En plus d’un impôt sur la fortune et le patrimoine, la FGTB propose une vaste réforme fiscale visant non pas à taxer plus mais à taxer mieux. A cet égard la FGTB propose un véritable glissement fiscal, un « social shift » :

  • La globalisation de l’impôt et l’égalité d’imposition ;
  • La transparence des sources de revenus via un « Global tax-on-web » ;
  • Un impôt sur les fortunes et sur le capital ;
  • Un impôt des personnes physiques (IPP) plus progressif et global ;
  • L’augmentation de la quotité exemptée pour les bas et moyens revenus ;
  • L’augmentation des tranches d’impôts pour les hauts revenus ;
  • Un moratoire sur l’octroi de nouveaux avantages en nature ;
  • L’introduction d’une cotisation sociale généralisée.