Les warrants : des cadeaux pour quelques-uns, financés par tous !

07 décembre 2019
Actualité

Les wa- quoi !?! Les warrants ? Jamais entendu ? C’est normal. Très peu de gens en profitent, mais beaucoup en paient le prix. Il s’agit en fait d’un « bonus » octroyé par les employeurs. Sauf que le grand gagnant c’est l’employeur qui ne paie pas ou très peu de cotisations sociales sur les montants ainsi versés. Et vous ? Cette perte pour la sécurité sociale causée par quelques-uns pourrait vous coûter très cher. En effet, qui dit moins de cotisations sociales dit risque de sous financement et donc risque que les coûts de vos médicaments et vos soins de santé explosent ou que vos pensions deviennent inaccessibles par exemple. Retour sur ce cadeau empoisonné.

Un warrant késako ?

Un warrant est un bonus qu’un employeur propose à ses travailleurs. Il s’agit d’un produit financier (une sorte d’action ou de parts) qui donne au porteur le droit d'acheter les autres titres à un prix convenu à l'avance. Les warrants sont totalement exemptés des cotisations sociales. Il s’agit en réalité d’options financières avec une durée de vie plus longue.

Cela peut paraître attractif. Sauf que cette forme de bonus ou d’avantage n’est réservée qu’aux plus gros salariés. Résultat ? Vous n’y avez pas accès, mais en plus vous le payez très cher. En effet, les employeurs ne versent pas de cotisations sociales pour cet avantage. Dès lors, ce sont des millions qui échappent à la sécurité sociale. Faisant porter le risque que l’on diminue les prestations de la sécurité sociale. En d’autres termes, nous devrons tous payer pour faire des cadeaux financiers à quelques-uns.

L'inégalité

Les entreprises ont souvent recours à une série de techniques pour ne pas payer de cotisations sociales, plus encore pour le personnel de direction et les hautes responsables. Certains avantages sont répandus, tels que les chèques-repas. En moyenne, un employé reçoit environ 1 130 euros par an de chèques-repas. Un avantage qui peut être pratique pour faire ses courses, mais qui affaiblit la sécurité sociale. Cependant, certaines personnes reçoivent dix fois plus ! Pas sous la forme de chèques-repas, mais sous forme d'options. Les personnes privilégiées qui ont accès à cet avantage peuvent toucher jusque 13 385euros en extra. Par personne. Par an.

Des cadeaux pour quelques-uns, financés par tous. 

Pour Jean-françois Tamellini, secrétaire fédéral de la FGTB « ce système de warrants est socialement injuste et constitue un énorme manque à gagner pour la sécurité sociale. Il est grands temps d’avoir une vue claire sur tous les avantages qui échappent aux cotisations sociales et de prendre les mesures adéquates pour stopper le siphonnage des recettes de notre Sécurité sociale »

Une sécurité sociale renforcée pour être #toujoursprotégé

Comme la FGTB l’a démontré, la sécurité sociale est aujourd’hui en grand danger. À force de la couper dans ses recettes en offrant de plus en plus de cadeaux aux entreprises et aux patrons, la situation financière de la sécurité sociale devient problématique. De sorte que si l’on ne fait rien maintenant, nous risquons que la sécurité sociale soit en déficit de plus de… 6,7 milliards en 2024 (source : comité de monitoring) ! Les conséquences pourraient être dramatiques : diminution des pensions, augmentation des coûts des médicaments, augmentation de la pauvreté, etc… Il est donc fondamental de mettre un terme au développement de trucs et astuces qui permet d’éluder le paiement correct des cotisations sociales.

"Les patrons soulignent que les rémunérations alternatives, telles que les warrants et les primes, sont plus bénéfiques pour les employés ", déclare Raf de Weerdt, secrétaire fédéral de la FGTB.  "Mais en réalité, ils sont particulièrement avantageux pour l'employeur. Après tout, les cotisations sociales sont des salaires différés. Tout le monde en bénéficie, il est donc important que chacun contribue selon ses moyens et reçoive selon ses besoins."

C'est pourquoi nous exigeons : un financement alternatif adéquat pour les personnes à faible revenu, une évaluation de ce type de prestation et un moratoire sur les nouvelles prestations qui ne contribuent pas ou contribuent moins à notre sécurité sociale.